Vous rependrez bien du désert ?

Publié le : 15 novembre 20174 mins de lecture

Ceux qui ont eu la chance d’aller vers le désert le savent bien, si il y a bien quelque chose à faire là-bas, c’est une ‘promenade’ à dromadaire – ou à chameau – encore qu’à chameau, je n’en ai pas vu.
Il faut dire qu’au milieu des étendues sablonneuses, parsemées ça et là de quelques lichens, il y a peu à faire.
On est donc monté sur une de ces étranges bêtes un peu tordues, plus hautes qu’un cheval pour partir en balade.
Il n’y a rien pour se tenir, si ce n’est un arc de bois destiné à se retenir quand la bête s’assoit, en 2 étapes, les genoux avant d’abord, les genoux arrière ensuite. Si le dromadaire n’était pas si lent, la sensation pourrait vite faire rodéo.
Les berbères qui louent leurs dromadaires prennent soin de les équiper d’un haut et large coussin – destiné à compenser la bosse. On se sentait donc bien à ‘plat’ sur l’animal, et comme celui ci a les hanches larges, avec ma petite taille, je me suis retrouvée à faire presque le grand écart avec les jambes. Démarche à la Lucky lucke assurée les 48 heures qui suivent.
J’ai profité des couleurs du paysage – un matin de décembre – un des rares matins un peu brumeux du désert – un peu frais aussi – et qui évite de craindre les 55° à l’ombre de l’été – lorsqu’il n’y a pas d’ombre. J’étais donc loin de me sentir comme Clint Eastwood souffrant dans le désert mexicain des westerns de Sergio Léone.
On a fait une halte auprès d’une maison berbère – comprenez une palissade de branches de palmiers au milieu du sable où la maman garde ses plus jeunes enfants et le bétail de la famille (1 cheval, des pintades et des poules, des moutons).
Pas d’eau pas d’électricité, le feu est fait avec les branches de palmiers, seul bois disponible ans le coin.
La ‘maison’ n’est pas si isolée que cela de la ville – 5 kms environ – c’est à dire joignable à vélo pour un enfant scolarisé, à dromadaire ou en mobylette pour les ados et les adultes.
Tout de même.
Les hommes de la famille – plusieurs frères – font affaire en ville la journée – négocient les promenades avec les touristes. Ils ont le visage buriné et les dents totalement noir charbon – on m’a dit que c’était le manque de calcium – et s’expriment dans un français étonnamment fluide et stylé. Ils font du marketing – éditent des cartes de visite présentant ‘Marcel le dromadaire’, le plus célèbre du désert (véridique) – bref se débrouillent plutôt pas mal.
Après avoir mangé une galette de pain de farine et d’eau cuite sur la braise, nous sommes repartis pour rejoindre une des immenses palmeraies de la région. Un endroit incroyable, fait de dattiers gigantesques, irrigués d’eau, où le sol est recouvert d’herbe vert tendre (!), de figuiers et de grenadiers. Quand j’ai dégusté une branche des dernières dattes de la saison en collation, j’ai pensé un instant avoir rejoint le paradis.
Ensuite il a fallu repartir.

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